Travaux 2016-2017 (Fr ðŸ‡«ðŸ‡·)

Nettoyage-Levage du mât-Problème de quille-Abri bateau-

Comme il était impossible de ramener le bateau à notre base de Corfou, il ne nous restait plus qu’à entreprendre les travaux sur place. Début octobre 2016, nous sommes donc retournés dans le nord de la Grèce afin de commencer la fameuse restauration de notre Contessa 32. Mais pour lancer un projet pareil on ne pouvait pas vivre à bord et il fallut  avant toute chose trouver une maison à louer. Heureusement, dans cette partie de la Grèce et de surcroît en hiver, les opportunités de location étaient nombreuses. Au bout de quelques jours, on mit la main sur une jolie maison avec jardin, à 5 minutes du chantier. Tout d’abord, on déménagea toutes nos affaires et outillage sur place. Ensuite, on s’attaqua au nettoyage du bateau. Nous devions vider tout ce qui se trouvait à bord de façon à y voir plus clair et surtout, à voir dans quel état se trouvait notre « nouveau voilier ».

L’ancien propriétaire nous avait certes vendu le voilier avec les coffres remplis d’objets les plus divers. Certains outils allaient être utiles, mais beaucoup de choses allaient aussi passer dans la benne à ordures.

Une vielle moquette moisie faisait office de vaigrage dans le poste avant. On arracha tout cela rapidement afin de voir ce qui se cachait derrière.

Bien évidemment, l’électricité allait être un chapitre important de la rénovation. On décida donc d’extraire tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des fils électriques qui, pour la plupart, avait plus de 40 ans !

 

Pour baisser le safran, il fallut d’abord démonter l’ensemble du système de barre franche. Ensuite on s’attaqua à la base du skeg où se trouvait fixée la mèche de safran.

 

 

Le safran fut finalement démonté.

 

 

 

 

En tapotant sur la quille avec un maillet en caoutchouc on découvrit que de l’eau s’était infiltrée entre le lest et la stratification. Un problème courant sur les constructions à quille encapsulé.

Il fallut donc percer des trous de part et d’autre de la quille afin de vider l’eau et ensuite laisser sécher le lest.

 

 

 

Une opération délicate mais relativement aisée.

 

 

 

 

 

 

Une autre tâche importante à réalisée fut le grutage du mât.

Le camion grue arriva tard en fin d’après-midi et le vent soufflait fort en rafales. Heureusement, une équipe d’ouvriers Bulgares qui étaient en train de démâter un autre bateau,  nous donna un sacré coup de main et tout ce passa dans les meilleurs conditions !

On découvrit ensuite une emplanture de mât en piteux état.

 

 

 

 

Et un pied de mât bouffé par l’électrolyse. Quelle joyeuse surprise !

 

 

 

 

Après avoir démâté, il fut enfin possible de couvrir le voilier pour l’hiver. En prévision des basses températures nous devions trouver un moyen d’avoir du chauffage à bord et surtout de limiter les éventuelles déperditions de chaleur. C’est pourquoi on confectionna un abri au dessus du pont qui permettait non seulement de se tenir bien au chaud mais surtout de pouvoir continuer à travailler sur le pont malgré les intempéries.

Au début les gens du chantier trouvèrent un peu bizarre notre construction et se moquèrent de nous.

 

On installa ensuite une énorme bâche qui enroba littéralement toute la structure en PVC. Et finalement, quand l’hiver arriva, on fut les seuls à pouvoir travailler dans un cocon bien abrité.

Pour garantir une isolation parfaite, on acheta dans un magasin de couture un rouleau d’ouate de fibre polyester. Il s’agit d’un isolant utilisé pour les doudounes synthétiques.

 

Cette couverture fut collée sur toute la coque et par dessus, on rajouta encore un film plastique pour protéger de la pluie et de l’humidité. Notre voilier était maintenant près pour affronter les grands froids des Balkans.

 

L’automne était maintenant bien entamé et le bateau enfin prêt pour passer à la prochaine phase du projet.

Le réservoir de gasoil qui se trouvait dans le coffre du cockpit devait être retiré afin d’être nettoyé et contrôlé pour d’éventuelles fuites.

 

Une fois le réservoir extrait du coffre, on retira le filtre et ses accessoires. Pour ce faire il fallait pouvoir s’introduire dans ce coffre. Une tâche délicate qui fut attribuée au plus agile d’entre nous…

Avant de poursuivre les travaux à l’intérieur, on protégea toutes les boiseries avec du carton. Un travail de préparation incontournable afin de préserver la menuiserie originale du Contessa 32.

 

 

 

 

Ensuite, l‘intérieur de la coque dû être poncée à la machine. Un travail particulièrement pénible. Le soir après les journées de ponçage tout notre corps démangeait et ce malgré les combinaisons de protection. Il fallait préparer les parties qui devaient recevoir des renforts de fibre de verre.

 

 

 

Durant la phase de ponçage, on en profita pour identifier les endroits de la coque qui allaient recevoir des renforts en fibre de verre.

 

 

 

 

Pour les résines on utilisa les epoxy de la marque West System avec différent type de charges. En règle générale, la silice en poudre fut la charge la plus utile ainsi que les micro-ballons en fonction des réparations à réaliser.

Quand aux tissus de verre, on utilisa du mat de verre mais aussi des textiles tressés relativement fin de type « sergé » ou « taffetas », en dessous de 200 gr, pouvant  épouser les formes difficiles du bateau.

Au niveau du coin toilette, un petit renfort sur la coque dû être réalisé avec un morceau de contreplaqué dont les bords furent chanfreinés à la ponceuse. 

 

 

Par dessus, on posa plusieurs mats de verre en réduisant à chaque fois les dimensions afin de créer une stratification homogène sans points durs.

 

 

Toutes les stratifications furent réalisées dans les règles de l’art en tenant compte de la température ambiante, de l’hygrométrie etc…Comme référence principale on utilisa le guide technique le plus complet sur le sujet : « The Gougeon Brothers on Boat Construction». Il s’agit d’un ouvrage incontournable qui décrit minutieusement l’utilisation des résines epoxy en association avec les bois et le contre plaqué.

Après les résines, arriva enfin le moment tant attendu du travail propre: la menuiserie. On commanda des panneaux de contre plaqué marine « type okoumé » principalement en 12 et 15mm d’épaisseur.

 

A l’aide de gabarit, on dessina la forme des couchettes. Un travail de mesure impliquant un minimum de géométrie.

 

 

 

Très vite, nos aménagements allaient prendre forme: un premier pas déjà gratifiant dans la reconstruction du bateau.

 

 

 

L’ensemble des couchettes et coffres furent percés de trous à l’aide d’une scie cloche, afin de permettre à une bonne aération des matelas.

 

 

Au mois de janvier 2017, la première tempête de neige arriva enfin. Les températures négatives rendaient le travaux particulièrement laborieux. D’ailleurs, tout fut bloqué pendant plusieurs jours en Macédoine Grecque. Il nous fallut faire une pose dans nos travaux de rénovation.